Parce qu'au départ cet article date de début août
mais que, comme à mon habitude, je me suis laissée dépasser par le
temps, ce fourbe qui ne prévient pas quand un mois se termine. Et me
voilà en master, à me tromper de salle dans un nouveau bâtiment
alors qu'il m'a fallut trois années pour appréhender l'ancien.
C'est donc entre deux crises de nerf (pour cause de défaillance de
mon sens de l'orientation légendaire et du réseau internet dans ma
chambre universitaire), quelques livres et avec un rhume carabiné,
que je vous écrit.
Passons pour l'instant les affres d'une nouvelle
vie estudiantine qui m'effraie un peu (mais nous y reviendrons et en
couleur ;) ), le meilleur moyen que j'ai trouvé pour échapper à
mes petites angoisses ce sont ... les films! (empruntés en masse à
la médiathèque du coin)
Vous en avez quelques uns à me conseiller?
Je suis friande d'action, de fantasy, de western, de comédie, de
théâtre, de one-man show, mais aussi et surtout... de comédie
romantique. Et dire que je connais la plupart des films où l'amour
règne en maître est un euphémisme.
Est-ce que c’est le fait d’être célibataire
qui me rend aussi peu conciliante avec les films sentimentaux ?
Pourquoi est-ce que je ne me sent jamais vraiment satisfaite des fins
lorsqu'elles concernent les couples au cinéma ou à la télé ?
Si le couple est réuni, je trouve cela touchant,
bien que le plus souvent remâché, mais au combien je crie vengeance
si le film se termine par la séparation des deux amoureux !
Sans revenir sur un pied littéraire en ramenant Roméo et Juliette
sur le devant de la scène du web, j’oserais vous parler de
quelques dessins animés ou films populaires et girly. Prenons par
exemple Arthur et les minimoys : pourquoi, bon dieu de bon sang
de bois, Arthur et Selenia ne finissent-ils pas ensemble ?
Prôner un équilibre planétaire et écologique mêlant le monde
humain au macrocosme et microcosme, ok, belle portée écologique.
Mais doit-on pour cela garder un couple séparé? L’amour plus fort
que tout ? Quand j’entends certain(e)s ami(e)s me soutenir
qu’ils (elles) ne réussiraient pas les relations longues
distances, j’imagine avec un peu de recul les relations que peuvent
avoir une lilliputienne de 1000 ans et un garçon de 10 ans dépassant
les 1 mètre. L’amour plus fort que le monde ? C’est ce que
semble sous-entendre le film Upside down qui défit les lois de la
pesanteur dans un univers fantastique. L’amour plus
fort que la mort ? Comme ces Twilight et autres Âmes vagabondes ? Pitié. Dire haut et fort que les disney montraient
une figure du couple trop «charmante» occupe
tellement certaines pseudo-«féministes» qu'elles
passent sous silence l’influence du romantisme dans les films
actuels.
Pour quelles raisons me sentirais-je aussi frustrée si je
n’avais pas été endoctrinée par 21 années de fleur bleu et
mélodrames amoureux sur toutes les chaines ?
Aussi, pourquoi est-ce que
les schémas récurrents m'énervent-ils? Quand je refais les mêmes
choses, quand on me redit les mêmes phrases, quand je vois des fins
de films qui se rejouent, cela m’ennuie. J'ai tout perdu avec mon
ordi, notamment mes écrits. Et tout refaire, remettre en place les
mêmes phrases, les mêmes idées, savoir à l'avance ce qu'on écrit
en le voyant dans notre esprit tel qu'il était avant, revoir le
passé en pensant au futur... J'ai horreur de ça. Cela m'énerve de
voir ce que j'avais, ce que j'ai déjà fait et doit pourtant refaire
malgré moi.
Alors quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi le fait de
redire certaines phrases, refaire certains gestes, avoir le cœur qui
bat comme avant, cela ne m'ennuie pas? Au contraire cela me transforme
en une gamine surexcitée.
Les histoires amoureuses,
c'est toujours un peu la même chose pour soi, il n'y a que le
partenaire qui change. Mais en nous, les tremblements, l'excitation,
la frustration, le sentiment d'être heureux et malheureux tout à la
fois, c'est quelque chose qui revient à chaque histoire. Je n'aime
pas faire deux fois la même chose. Alors pourquoi ce genre de fait
ne m’énerve pas, comme lorsque je dois réécrire des phrases que je
connais déjà? Il s'agit de texte connu dans les deux cas. De mots
que l'on ressasse au fond de soi.
Les bien pensants, les amoureux
vrai de vrai, diront qu'il n'existe pas une personne qui ai vécut
deux fois la même histoire d'amour, que cela dépend des gens avec
qui l'on est et de ce que l'on devient en leur présence. Je suis
d'accord. Je suis le premier défendeur de cette idée. Mais j'ai
comme une impression de déjà vu quand les papillons me prennent au
ventre en face d'un jeune homme qui ne me laisse pas indifférente.
C'est dingue de se rendre compte qu'on est comme tout le monde. Je ne
m'en remet jamais, c'est idiot. Voir que la jalousie est universelle
et qu'un sms me fait régresser à l'âge de 12 ans me surprend, n'en
déplaise à certain qui côtoient ces états depuis plus longtemps
que moi.
Et lorsque je me retransforme en gamine, que je sourie de
façon idiote et rentre dans un délirium aigu, une partie de ma
conscience, celle qui fait attention à ce que pense Jean
Toutlemonde, me dit de rester calme et d'être plus adulte. D’arrêter
de rêver. De faire comme le reste des fourmis ...
Mais où va le monde,
quand un pompier se voit ôter la vie par une personne qu'il venait
sauver ? Quand des rixes se déroulent juste en bas de chez nous, à
coup de battes et de tuyaux? Quand je sors devrais-je avoir peur de
respirer et de gêner quelqu'un au risque de me faire lyncher?
On se demande souvent
pourquoi je n'aime pas être attachée à la réalité, quand je me
réfugie dans les rêves, les films, la rigolade et tout ce qui est
futile. Pourquoi faire des efforts pour s'ancrer dans un monde qui
rejette la différence et qui juge son prochain comme un ennemi?
Garder les yeux ouverts pour voir la cruauté du monde, à la rigueur
ok, je ne suis pas inconsciente de se qu'il se passe autour de moi,
mais je ne pousserais pas le masochisme au point d'écouter les
informations me répéter que je suis en danger à longueur de
journée.
Je ne suis pas une enfant, je ne suis pas une adulte, je
suis un truc au milieu, une hybride qui voudrais qu'on la laisse
râler contre la société si elle en a envie et rêver au prince
charmant si elle en a besoin. Une mutante qui voudrais parfois couper
la télé et se blottir dans les bras de quelqu'un pour oublier.
Virginia 2.0
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Dans la bonne humeur si possible, avec respect toujours. Merci !