lundi 23 septembre 2013

Du neuf avec du vieux

Parce qu'au départ cet article date de début août mais que, comme à mon habitude, je me suis laissée dépasser par le temps, ce fourbe qui ne prévient pas quand un mois se termine. Et me voilà en master, à me tromper de salle dans un nouveau bâtiment alors qu'il m'a fallut trois années pour appréhender l'ancien. C'est donc entre deux crises de nerf (pour cause de défaillance de mon sens de l'orientation légendaire et du réseau internet dans ma chambre universitaire), quelques livres et avec un rhume carabiné, que je vous écrit. 
Passons pour l'instant les affres d'une nouvelle vie estudiantine qui m'effraie un peu (mais nous y reviendrons et en couleur ;) ), le meilleur moyen que j'ai trouvé pour échapper à mes petites angoisses ce sont ... les films! (empruntés en masse à la médiathèque du coin) 
Vous en avez quelques uns à me conseiller? Je suis friande d'action, de fantasy, de western, de comédie, de théâtre, de one-man show, mais aussi et surtout... de comédie romantique. Et dire que je connais la plupart des films où l'amour règne en maître est un euphémisme.

Est-ce que c’est le fait d’être célibataire qui me rend aussi peu conciliante avec les films sentimentaux ? Pourquoi est-ce que je ne me sent jamais vraiment satisfaite des fins lorsqu'elles concernent les couples au cinéma ou à la télé ?
Si le couple est réuni, je trouve cela touchant, bien que le plus souvent remâché, mais au combien je crie vengeance si le film se termine par la séparation des deux amoureux ! Sans revenir sur un pied littéraire en ramenant Roméo et Juliette sur le devant de la scène du web, j’oserais vous parler de quelques dessins animés ou films populaires et girly. Prenons par exemple Arthur et les minimoys : pourquoi, bon dieu de bon sang de bois, Arthur et Selenia ne finissent-ils pas ensemble ? Prôner un équilibre planétaire et écologique mêlant le monde humain au macrocosme et microcosme, ok, belle portée écologique. Mais doit-on pour cela garder un couple séparé? L’amour plus fort que tout ? Quand j’entends certain(e)s ami(e)s me soutenir qu’ils (elles) ne réussiraient pas les relations longues distances, j’imagine avec un peu de recul les relations que peuvent avoir une lilliputienne de 1000 ans et un garçon de 10 ans dépassant les 1 mètre. L’amour plus fort que le monde ? C’est ce que semble sous-entendre le film Upside down qui défit les lois de la pesanteur dans un univers fantastique. L’amour plus fort que la mort ? Comme ces Twilight et autres Âmes vagabondes ? Pitié. Dire haut et fort que les disney montraient une figure du couple trop «charmante» occupe tellement certaines pseudo-«féministes» qu'elles passent sous silence l’influence du romantisme dans les films actuels. 


Pour quelles raisons me sentirais-je aussi frustrée si je n’avais pas été endoctrinée par 21 années de fleur bleu et mélodrames amoureux sur toutes les chaines ? 



Aussi, pourquoi est-ce que les schémas récurrents m'énervent-ils? Quand je refais les mêmes choses, quand on me redit les mêmes phrases, quand je vois des fins de films qui se rejouent, cela m’ennuie. J'ai tout perdu avec mon ordi, notamment mes écrits. Et tout refaire, remettre en place les mêmes phrases, les mêmes idées, savoir à l'avance ce qu'on écrit en le voyant dans notre esprit tel qu'il était avant, revoir le passé en pensant au futur... J'ai horreur de ça. Cela m'énerve de voir ce que j'avais, ce que j'ai déjà fait et doit pourtant refaire malgré moi. 
Alors quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi le fait de redire certaines phrases, refaire certains gestes, avoir le cœur qui bat comme avant, cela ne m'ennuie pas? Au contraire cela me transforme en une gamine surexcitée

Les histoires amoureuses, c'est toujours un peu la même chose pour soi, il n'y a que le partenaire qui change. Mais en nous, les tremblements, l'excitation, la frustration, le sentiment d'être heureux et malheureux tout à la fois, c'est quelque chose qui revient à chaque histoire. Je n'aime pas faire deux fois la même chose. Alors pourquoi ce genre de fait ne m’énerve pas, comme lorsque je dois réécrire des phrases que je connais déjà? Il s'agit de texte connu dans les deux cas. De mots que l'on ressasse au fond de soi.
Les bien pensants, les amoureux vrai de vrai, diront qu'il n'existe pas une personne qui ai vécut deux fois la même histoire d'amour, que cela dépend des gens avec qui l'on est et de ce que l'on devient en leur présence. Je suis d'accord. Je suis le premier défendeur de cette idée. Mais j'ai comme une impression de déjà vu quand les papillons me prennent au ventre en face d'un jeune homme qui ne me laisse pas indifférente. C'est dingue de se rendre compte qu'on est comme tout le monde. Je ne m'en remet jamais, c'est idiot. Voir que la jalousie est universelle et qu'un sms me fait régresser à l'âge de 12 ans me surprend, n'en déplaise à certain qui côtoient ces états depuis plus longtemps que moi. 
Et lorsque je me retransforme en gamine, que je sourie de façon idiote et rentre dans un délirium aigu, une partie de ma conscience, celle qui fait attention à ce que pense Jean Toutlemonde, me dit de rester calme et d'être plus adulte. D’arrêter de rêver. De faire comme le reste des fourmis ...

Mais où va le monde, quand un pompier se voit ôter la vie par une personne qu'il venait sauver ? Quand des rixes se déroulent juste en bas de chez nous, à coup de battes et de tuyaux? Quand je sors devrais-je avoir peur de respirer et de gêner quelqu'un au risque de me faire lyncher?
On se demande souvent pourquoi je n'aime pas être attachée à la réalité, quand je me réfugie dans les rêves, les films, la rigolade et tout ce qui est futile. Pourquoi faire des efforts pour s'ancrer dans un monde qui rejette la différence et qui juge son prochain comme un ennemi? Garder les yeux ouverts pour voir la cruauté du monde, à la rigueur ok, je ne suis pas inconsciente de se qu'il se passe autour de moi, mais je ne pousserais pas le masochisme au point d'écouter les informations me répéter que je suis en danger à longueur de journée. 
Je ne suis pas une enfant, je ne suis pas une adulte, je suis un truc au milieu, une hybride qui voudrais qu'on la laisse râler contre la société si elle en a envie et rêver au prince charmant si elle en a besoin. Une mutante qui voudrais parfois couper la télé et se blottir dans les bras de quelqu'un pour oublier.


Virginia 2.0

samedi 27 juillet 2013

Je me transforme en pinguoin apeuré par la fonte de son glacier ou l'article pour patienter

Non je ne chercherais pas d'excuse: coupable d'avoir oublié ma rubrique tel est mon crime ! Punissez moi ! Oulah, non, on va partir dans un trip "Cinquante nuances de Grey" et je contrôlerais plus rien, parce que Non! Je n'ai pas encore lu ce livre (et l'adverbe n'est pas là par hasard ;) ). Avant de me pendre je tiens à expliquer le pourquoi du comment deux mois ont put passer sans que je donne de nouvelles (et pourtant que de nouvelles j'aurais eu a donner! En deux mois j'ai eu le temps de partir dans le sud de la France, de voir la mer, de prendre l'avion, d'aller au Canada... bref de vivre et de mourir une vingtaine de fois, mais je tenterais de vous dire tout ça une prochaine fois car pour le moment ...)
Je souffre, cher lecteur, d'un mal bien commun à notre génération. La procrastination aigu. Je vais vous éviter une foulure de l'index en tapant le mot sur google, la procrastination c'est l'art suprême de "tout remettre au lendemain". Mais contrairement à d'ordinaire où rien ne peut excuser ma flemmardite poussée à l'extrême (dans le genre: kicékika envoyé son dossier pour le master un jour avant la fin du délai ? Et kicékiké prise pour le master susnommé ? WouHOUUUUUUUUUU ! ^o^/ Touchons du bois et ne poussons pas trop notre chance de futur-cocu, on ne sait jamais ), j'ai aujourd'hui une bonne raison de ne pas pouvoir bouger le petit doigt de la journée. Je vous présente donc (avec joie?) l'élément gris de notre quotidien : le soleil !
 
Ben nan, il est jaune le soleil patate! , objecterez vous, élève assidu du coloriage numéroté à qui l'on a toujours défendu le vert pour l'astre solaire (vous plongeant dans une inextinguible frustration, je sais). Bien sur mes amis qu'il est jaune le point brillant qui crame tout sur son passage (sauf ma peau apparemment puisque mon bronzage est quasi inexistant)! Mais il est tellement décrié et acclamé, qu'on ne sait plus si on doit l'aimer ou le détester, le mettre en rose ou en noir. Du coup, je dis gris et puis ici, "c'est pas la démocratie, c'est une dictature bienveillante" dixit oncle Jeb d'Ames Vagabondes, que j'ai été voir au ciné et que je conseille aux amateurs de films niais et sympas.
Bref, le soleil, on en veut, on en réclame, on en pleure de ne pas le voir puis quand il arrive on se dit qu'on est sauvé. Et c'est la l'ERREUR ! On enlève rapidement nos couches de vêtements et on se crème à mort en aspirant à plus de chaleur et de clarté. Le fourbe quand à lui, nous cuit doucement à la vapeur tel un raviolis chinois, jours après jours, et ce n'est qu'après avoir dormit la fenêtre ouverte, à walpé, et s'être faite dévorer par une bande d'insectes soiffards qu'on se dit que finalement, le soleil, on s'en passerait surtout s'il s'accompagne de sa grande amie Canicule
Du coup j'irais bien vivre quelque jours sur la banquise ou en Russie. Sauf que l'herbe, si elle est toujours plus verte à coté, comme dit le proverbe, quand on la voit aussi virer au jaune dans le jardin du voisin, c'est qu'il y a un problème.

Je sais pas si c'est un truc de fille, de français ou d'humain plus généralement, mais on n'est jamais content de ce qu'on a, c'est certain. Moi la première, je l'avoue. Alors je sourit devant les oiseaux, devant les fleurs et je fais parfaitement la fille de campagne qui s'émerveille de voir la nature renaître (ooooooh ! Un papilloooooooooooooooon <3). Pourtant quand mes compatriotes draguent à qui mieux mieux et sourient béatement sous l'astre du jour, j'ai comme une envie de m'enterrer très profondément dans un trou. J'attend avec impatience la fraicheur du soir, le moment où je pourrais respirer et où les gens ne seront pas en mode open-drague.
D'ailleurs, fait de la chaleur ou des hormones? Juste les vacances qui déclenchent un top départ pour les plans cul? Y a-t-il corrélation entre les fringues qui se raccourcissent et les esprits qui volent au niveau des culottes ? Le mystère reste entier et je n’appellerais pas Bones pour étudier la question, mais j'aurais quand même une interrogation dubitative: comment peut-on rester sexy (ou du moins, présentable) quand les vêtements nous collent au corps comme une seconde peau et que nos cheveux (dont la longueur (peu importe laquelle) nous donne des envies de coupe en friche) viennent mouiller notre cou? Bref, l'été c'est les barbec, les cinés en plein air, les braderies et les plans drague.
Alors pour vous j'ai testé ! Quitte à passer mon temps à trainer à droite à gauche, autant en profiter pour tenter ce que tous (je dis bien tous !) les magazines proposent en gros titres dans leurs couvertures dés le mois de juin : la séduction estivale ! Bien, commençons. A la plage, plein de jeunes en maillots, lieu de drague par excellence, après plusieurs jours passés à tenter de dorer sans roussir, aucun jeune homme n'a daigné prétexter m'aider à mettre de l'écran total. Admettons, le fait que je tente d'imiter la petite sirène dans la flotte doit jouer en ma défaveur. Ok second test ! Le billard! Quoi de plus sexy qu'une fille jouant seule ? On peut l'aider, la conseiller, proposer de venir jouer avec elle, moult possibilité... Supposons, j'étais trop forte pour eux et j'ai du les impressionner, ils ont pas osé m'approcher (ahah, je me gausse). Le cinéma ! Voila, qui est bien ! Rencontrer d'autres personnes qui fuient la chaleur comme vous ! Ah oui, mais non, quand on fuient la chaleur au cinéma, c'est à deux, en général en couple quoi. Bon j'ai plus d'idées... réfléchis... les magazines conseillent quoi? Le parc? Les colonies de vacances squattent déjà et j'avais beau être amoureuse de mes monos quand j'étais gosse , de la à sortir avec l'un d'eux... J'ai bien tenté l'idée de Michelle Bernier et le rayon bricolage le samedi matin, manque de bol j'avais vraiment besoin de renseignements et l'employé m'a prise pour une cruche ("eh mec, avant de travailler là, tu bossais au rayon chaussures ou quoi?").


Autre solution pour appâter le mâle: faire la cuisine. J'ai tenté et ce sont mes amis qui en ont profité, ainsi à part faire une dégustation gratuite dans la rue je vois pas très bien comment m'en sortir... Il y a les boites de nuit me direz vous? Non, vous ne le dites pas? Vous êtes comme moi? C'est à dire, plutôt tendance années folles que folle à liée, ce pourquoi on vous prendrais si on vous retrouvais à danser sur du Franky Vincent dans votre cuisine (fruit de la passion, tutu tutu ). Hum. Oui donc, à part me taper les bucherons de 40 balais qui veulent m'offrir des verres, aller en boite ne sert à rien dans mon cas. Est-ce que j'ai fait le tour? J’essaie bien de jeter des œillades au cuistot du kebab du coin de temps en temps mais je ne crois pas que ça paie sur le long terme (enfin, si, des frites gratuites c'est bien, pour ma ligne, beaucoup moins).
Mais comment font mes amies pour dégoter des mec en soirées, à la piscine ou en boite? Mystère. "Pour nous séduire une femme doit rester sois même, séductrice et mystérieuse" dit un homme interviewé dans Biba. 
Bon, résumons: une petite sirène dansant le moonwalk, c'est strange ou mystérieux?

Virginia 2.0

vendredi 24 mai 2013

"Tu veux faire quoi quand tu seras grand(e)?"



Est-ce moi où le temps c’est soudainement accéléré depuis mars ? Pas eu l’impression de pouvoir souffler.
Où sont passées les couleurs tendres du printemps ? Les feuilles à peine vertes, les fleurs, les oiseaux qui sifflotent gaiement (à six heure, ce qui donne envie de sortir le fusil). Tout a disparut, entouré d’une épaisse grisaille. L’été ? C’est quoi ça ? Un nouveau Pokémon légendaire ? 
N’empêche qu’en quelques jours les arbres ont perdu cet aspect prépubaires de grandes tiges pleines de boutons et ont pris un feuillage si dense que les zozios qui y entrent ne semblent n’en jamais ressortir. Ma résidence universitaire est-elle bordée de saules cogneurs ? 
Malgré tout, je vois encore des amoureux se tenir la main dehors dans les rues. Est-ce que le temps change son court par un quelconque protocole physique quand on se sert d’un corps autre que le sien pour s’ancrer dans la réalité ? Ce que je vois, ce sont des couples, sous le soleil ou sous la pluie, qui s’étreignent pour ne pas oublier qu’ils existent et pour oublier qu’ils sont là, et que les saisons passent autour d’eux. Deux jeunes qui se bécotent sentent- il le poids de l’instant comme ces personnes âgées qui viennent de se poser sur un banc dans le parc, qui s’effleurent du bout des doigts ? Vit-on au ralenti ou en accéléré quand on est deux ?


En attendant entre pluie, soleil, pluie, voici les vacances qui arrivent, non, qui sont là, et maintenant je peux souffler et vous raconter mes déboires. 
Après m’être fait volé mon ordinateur, avoir entendu mon disque dur faire un « couac » d’agonie et  avoir vu deux informaticiens et un employé de Darty hausser les bras, j’affirme que le dieu de l’informatique n’était pas avec moi cette année. Comme je n’ai jamais eu de chance en amour, mais un bol de cocu pour tout le reste, je suppose avec espoir que c’est le signe avant coureur d’une grande entreprise sentimentale. Non ?
C’est donc après avoir successivement pleuré toutes les larmes de mon corps et craché les flammes de l’enfer, (et après une cure de barbe a papa, de pomme d’amour et de gaufres à la fête foraine de chez moi), que je me suis rendue à l’évidence : après tout, à part les photos et les musiques, tout est encore dans ma tête, mes articles, mes histoires, mes poèmes… Il me suffit de prendre mon temps et de réécrire tout ça.
Attendez deux minutes. Temps ? Temps ?!!!! Qui a parlé d’heure, de jours, de semaines, de mois ? Et tel un petit lapin blanc avec sa montre à gousset me voici en retard, terriblement en retard. Les plus que flippant dossiers de master me font de l’œil et des propositions scandaleuses : «Allez, come on baby ! Tu le sais que t’auras pas le courage de t’occuper de moi hein poulette ? Tu le sais ce que je te réserve ? 5 pages d’un dossier argumenté et quelques grillages de neurone avec la préparation d’un CD rom. Connaissant tes capacités informatiques, j’en ris d’avance. Allez laisse toi tenter, déchire moi et oublie tout ça. »

C’est vrai : c’est rien ce qui se joue là, quasiment rien. 
Juste mon avenir

Tout le monde veut aller plus vite que le temps. Suffit de se pencher à la fenêtre pour voir quelqu’un courir, un œil sur son Blackberry ou son Iphone (Allô ? Nan mais allô quoi ? T’es au 21e siècle et t’as encore une montre ? (pardon pour les personnes intelligentes qui liront cet article) ) Le temps passe vite, et tout le monde nous le dit, nous le répète.
Tout commence en maternelle : « tu veux faire quoi quand tu seras grande ? » La question que personne n’évite, que tout les enfants adorent, que tout les ados redoutent, que tout les adultes regrettent. Quand je serais grande ? Mais laissez-moi déjà être petite. Ça passe si vite l’innocence, n’est-ce pas Serge ?
Et puis c’est quel âge grande ? Parce que déjà au collège on nous met la pression : le Brevet = l’avenir. Puis le lycée : le Bac = l’avenir.
Pour découvrir au final que l’avenir, c’est du présent déjà passé quand on s’en aperçoit.
Et après le lycée ? Après le bac ? Les grands discours : « Tu bosses pas ? Tu étudies ? Quoi ? Les lettres ? Mais ça sert à rien ! Tu veux être prof ? Non ? Ben oui ça sert à rien, c’est ce que je disais.  Ah ces gens qui foutent rien, qui savent pas quoi faire de leur vie… Mais t’as de la chance de pouvoir penser comme ça. Mais non c’est pas ta faute, t’a été mal conseillé… orientation de merde dans les écoles… Tiens conseillère comme métier, ça ne te dit pas ? Non ? Bon. Nan mais t’as le temps !... Tu aimes quoi ? Les arts ? C’est bien ça. Comédienne ? OK, mais comme métier tu veux faire quoi ? Ah non désolée mais artiste c’est pas un métier c’est un loisir parce que pour bouffer faut autre chose hein !...Non mais t’as le temps… »
Puis un jour soudain, on a plus temps. La date de péremption doit se profiler à l’horizon : « Mais décide toi quand même c’est dingue à ton âge (n’importe lequel marche) de pas savoir ce que tu veux faire ! tu veux faire quoi au final ?». Alors pour faire sourire, pour clouer le bec de l’autre en face, quel que soit son âge et le respect qu’on lui doit ou non, je répond : «Survivre ». Et si quelqu’un voit à travers mon mensonge, continu avec une morgue mal placée : « Sérieusement ! C’est quoi ton but dans la vie ? » 
Moi ? Tomber amoureuse.

Virginia 2.0

dimanche 24 mars 2013

Le silence est d'or ?

Je n’ai pas écrit depuis un moment, pourquoi ? Je ne m’attendais pas à n’avoir rien à dire pendant tout ce temps. C’est étrange comme l’on peut croire que le sujet du célibat ou de l’amour est infini. Et quand l’on se rend compte que déjà tout à été dit, tout a été inventé, quelle déception. Que les mots que l’on jette sur une page, pleine de nos sentiments, ont résonné dans d’autres cœurs. Ne pas être la première à dire ces choses. Encore plus incroyable : avoir pensé a un moment que l’on serait la première à le dire, alors qu’on ne le dit qu’autrement. Et soudain panique : et si je n’avais vraiment RIEN à vous dire ? 

Ne rien dire c’est difficile. C’est une peur du silence qui nous gagne lentement. En tant qu’écrivain on le connaît sous un autre nom : *musique angoissante* la page blanche. Quand on a l’impression désagréable que ce que l’on a écrit n’est qu’un remâchage du dernier livre qu’on a lut et que plus aucunes phrases intelligentes, plus aucunes idées originales ne viendra jamais traverser notre esprit embrumé. 
Vous voyez ? C’est la même peur panique qui vous gagne quand un homme vous adresse la parole pour la première fois. Alors que d’ordinaire, posée, fofolle, peut importe, vous aviez toujours un mot, une répartie quelconque pour vos amis, des dialogues entendus dans vos (trop ?) nombreuses comédies romantiques, que vous avez retenu à force de visionnage, vous voici aussi dépourvu de parole qu’Ariel après avoir donné sa voix à Ursula. « N’oublions pas le langage du corps ! » Dirait-elle. Parlons-en ! Vos mains sont moites, vos yeux fuyants et vous vous tortillez maladroitement dans votre robe moulante (pourquoi n’ai-je pas pris une tenue plus confortable ?) ou tirez sur les manches de votre pull col roulé (Pourquoi n’ai-je pas mis quelque chose de plus sexy ?). Vous bredouillez, vous exultez du jeu de mot qui vous vient miraculeusement ou vous meuhmeuhmez tel l’âne dans Shrek, histoire que votre petite personne ne se fasse pas oublier. Heureuse de vous en être sortis à peu près entière, vous levez les yeux vers Monsieur Nouvelle rencontre. 
Coup de grâce : il sourit. 

D’où vient cette peur du silence ? Est-ce typiquement féminin ? D’où peut provenir ce malaise lorsque, à plusieurs, vous n’êtes pas parvenu à en placer une lors de la conversation ? Peur de ne pas paraître intelligent ? Mais tout le monde ne connait pas le nouveau gadget d’Apple, la dernière voiture de Peugeot ou les épisodes complets de RDA. Doit-on pour autant chouiner ? Quitte à passer pour une elfe niveau 1 ? « Maieuh ! Je sais pas de quoi vous parlez, c’est ennuyeux ! Changer de conversation ou je vais me resservir des crevettes ! »
Pourquoi ne pas garder le silence ? Ecouter simplement ? Histoire de prendre des notes mentales, et faire nos recherches plus tard sur les centres d’intérêts de ces messieurs ? (au risque de découvrir que RDA est amusant ). Est –ce qu’une femme silencieuse n’est pas intéressante ? Semble-t-elle taciturne ? Pourtant nos blablas finissent par ennuyer c’est de renommée mondiale, non ? Les femmes sont bavardes, cliché entretenu. Mais dès que l’on se tait, on nous saute dessus, mine renfrognée et regard exaspéré « Qu’est ce qu’il y a, t’es malade ? Tu souris pas, tu dis rien. Tu t’ennuies ? Tu veux rentrer ? » . Pas de panique. Une femme c’est parfois comme la voix du GPS : quand elle ne dit rien c’est qu’il n’y a rien à dire (la seconde solution c’est que vous êtes paumé et qu’elle veut vous laisser galérer)

Alors ? Je fais ma carpe ou ma pie ? L’expérience m’a appris que « quand tu n’es pas sûre de ce que tu vas dire, dans le doute, abstient toi ». Malheureusement c’est aussi pour cette raison que mon jeu de mot qui me paraissait douteux, sort de la bouche glossée d’une poupouf qui s’est jointe au groupe en cours de route. Malheur : Monsieur Nouvelle rencontre lui offre un rire charmant et la regarde en coin. Bon, je sors l’artillerie lourde. Je réplique sur chaque vanne, je sors des calembours (si, si, ce mot existe encore, je lutte pour), bref, je ris fort ou je regarde le sol après mes effort locutoires. 
Mais ? Monsieur Nouvel rencontre n’est pas dupe et continue de mater l’autre dinde qui n’a pas dit un mot depuis celui qu’elle vous a volé. Parce qu’à trop vouloir en faire, c’est comme le mascara en plusieurs couches, ça fait plastoque. Si vous avez l’habitude qu’on vous regarde en sachant que ce que vous présentez est du pipeau, tant mieux (pensez à la voie politique ou commerciale pour votre avenir professionnel). Mais si vous êtes du genre à vous faire repérer quand vous portez un soutif rembourré parce que vous ne cessez de vérifier s’il est en place, si votre poitrine ne sort pas et de vous demandez si machin n’a pas senti les coussins gonflants en vous effleurant tout à l’heure : évitez. Pour vendre de l’air il faut avoir la foi. 

En parlant de ça : miss poupouf avec son décolleté plongeant remet en cause le mien qui ne présente pas grand-chose (eh oui, côté poitrine je suis davantage Keira Knightley). C’est sûr qu’avec son 100 C elle doit en éborgner plus d’un. « Je t’envie, dit elle avec son sourire pailleté, tu peux te pencher sans qu’on te mate les seins. Ça doit être reposant.» … What ? Eh! Les blagues sur ma petite poitrine c’est comme le nez de Cyrano : « Je me les sers avec assez de verve mais je n’accepte pas qu’un autre me les serve.» Surtout avec aussi peu d’imagination. « Non c’est moi qui t’envie. C’est pratique une belle paire de seins, ça fait diversion. Regarde, j’ai de l’esprit, de l’humour, de la repartie, mais on remarquera toujours mes deux clémentines. Alors que toi avec tes melons, on ne fera jamais attention à ta cervelle de noix. » 

Balle de match. 

Enfuie du groupe pour aller prendre un verre. Peut être trop hargneuse cette réplique ? J’aurais du faire plus subtile mais aurait-elle compris l’allusion ? Pourquoi suis-je aussi fière et énervée ? Dans le brouhaha environnant ça parle, ça rit fort. Elles aussi elles essaient de ne pas disparaître ? 
Un ami m’a dit un jour, alors que cela faisait presque une heure qu’on ne parlait pas, que ce qui était bien c’était qu’on se connaissait tellement qu’on avait plus besoin de meubler le silence. Meubler le silence ? Avec des mots, des phrases choisies ou non, jetées à la va vite ou soigneusement disposées. Avec des soupires, des oui des non, des rires, des murmures ou des éclats. Avec tout ce que l’on peut. « Avoir BESOIN de meubler le silence». Sinon quoi ? On devient invisible ? Ou pire : trop voyant ? Parce que se taire c’est laisser l’autre nous voir sans le « cinéma » que l’on peut produire. Montrer qui l’on est et le laisser nous observer. Les paroles en fouillis assourdissant, c’est avant le levé du rideau, quand il s’ouvre le silence se fait. Le silence, c’est un accueil à la révélation, de la scène, ou de soi. 

On me tapote sur l’épaule. A trop penser je m’égare. Monsieur Nouvelle rencontre ? Veut-il un verre pour miss Poupouf ? Non, juste rester avec moi. Apparemment je suis plus amusante, surtout quand je suis vexée. Que dire ? Que faire ? Ou étaient mes mains déjà ? Ah oui mon verre de jus d’orange. Et tandis que je contemple ma paille voilà qu’une chose étrange se passe : Monsieur Nouvelle rencontre ne cesse de parler, enchaîne les remarques sur la musique, sur la bière qu’il trouve médiocre, sur tout, sur rien. Je ne dis pas un mot. Il s’empêtre, ne laisse pas de pause entre ses phrases, avoue que lui aussi préfère les agrumes (parlait-il jus d’orange ou clémentines ?), continue… Et je souris de cet inversement des rôles, me rendant compte que la peur du silence n’est pas purement féminine. Qu’est-ce qu’il y a de mieux à faire ? Parler ou se taire ? 
- Tu as vraiment un charmant sourire, dit-t-il. 

Le tout est d’assumer ce que l’autre peut découvrir une fois le voile levé.

Virginia 2.0

mercredi 20 février 2013

Idées pré-consulte


Les clichés qui circulent et qui finiront par tous nous envoyer chez le psy



Le thème « vie sentimentale » est lancé sur le tapis d’une soirée entre nouveaux amis et chacun surenchérit. Sauf vous. Bizarre ?
Mais c’est parce que vous savez à quoi vous attendre bien sur ! Célibataires vous l’avez déjà entendu des millions de fois, le ou les  clichés que vos camarades, casés ou non, vous attribue. Combien de : « Tu es trop difficile ! Tu ne fais pas d’efforts !  Tu cherches la perle rare du premier coup ? ». Accompagnés, au combien savamment, de ces proverbes qui, dans d’autres circonstances, pourraient nous paraitre amusant, voir charmant et justes. « Tout vient à point à qui sait attendre » souvent accompagné d’une autre voix « qui ne tente rien n’a rien, alors jette toi dessus ma fille ! ». Vous aurez également reconnu le « à chaque pied sa chaussure, mais faut en essayer quelques unes avant de trouver la bonne » de tante Huguette, lors des repas de famille, juste après la FAMEUSE QUESTION  : « Alors ? Les z’amours ? ».

En vous, cette très forte envie de répondre avec un sourire : « Ecoutez, ça se porte bien, parait même qu’ils vont accepter les couples gays dans l'émission maintenant que le mariage est passé». 

Mais non. Vous répondez bêtement, « rien de nouveau », peut être même en baissant les yeux, en faisant cette petite moue contrite de la fille ou du gars qui s’y attendais mais n’avait pas la réponse adéquate. Parce que non, premier cliché : on n’est ni orgueilleusement fière d’être célib, ni désespérée en général. On est juste là. Ne nous demandez pas des grandes réflexions philosophiques sur le pourquoi du comment une jeune fille aujourd’hui peut survivre sans homme (ou un homme sans femme). Ne nous entrainez pas sur les pistes glissantes des plaintes (Pourquoi je suis seuuuuule ? Pourquoi j’ai persooooooonnne ? Pourquoi y a plus de chocolaaaaaaaaaaaat ?). Posez la question si ça vous intéresse et laissez tomber. Faite comme lorsque vous demandez à votre voisine comment se porte son mal de dos : avec le sourire, en pensant à votre liste de course et en partant juste après. Et dites vous bien une chose : une ou un célibataire ne vous dira jamais « non pas besoin d’amoureux, je baisouille à droite à gauche, ça me suffit » même si cela s’avère être vrai. De même si quelqu’un entrait dans notre vie, ne penseriez vous pas qu’on aurait déjà prévenu la terre entière ? Où faut-il être seulement Jack où Rose, au mat du Titanic, pour avoir le droit de crier son bonheur ?


Dans la soirée, second cliché : célibataire ne signifie pas fille ou homme facile non plus. Merci, au revoir. 
Bizarrement si dans une conversation le mot célibataire apparait, cela intrigue. Est-ce que la place est libre ? Est-ce qu’il y a « moyen de » ? S’ensuit le « Ah oui ? Mais depuis combien de temps ? ». Pourquoi la durée est-elle importante ? C’est quoi ? Une évaluation mentale pour savoir si on est apte à sortir avec quelqu’un maintenant ? Si c’est trois jours c’est trop frais ; deux semaines c’est juste à point pour me consoler sans s’engager ; un mois à peine, c’est bien pour commencer quelque chose sans être vraiment sûr ; 5 mois ça commence à dater, on a fait notre deuil ; plus d’un an, faudrait se remettre en selle et plus de deux, la date de péremption est passé ? 
Admettons que la date ai une quelconque importance dans la façon de séduire, dans la façon que les autres ont de nous percevoir. Essayer  alors de faire comprendre à la personne en face (et sans doute au groupe d’amis qui vous entoure) que vous ne pouvez pas répondre et vous passerez pour une coincée du cul. Ou l’inverse. Expliquez leur que ce n’est pas une question de timidité, abordez l’idée que vous n’avez jamais eu d’ex à proprement parler et vous deviendrez une créature étrange pour le reste de la soirée. 
Soudain vous voici transformée en touriste de Jurassick Park. 

« Tu n’a jamais eu de relations durables ? » Non.  « Donc tu aimes profiter de la vie avec des coups d’un soir ».  
Le plus dur je crois, c’est quand les gens ne prennent même plus la peine de poser la question et la transforme en vérité absolue. 
Bien. Ce n’est pas un secret, alors on le dit : JAMAIS veux dire JAMAIS. Point.

Avertissement ! Les grilles de protections des carnivores se sont effondrées. Vous êtes en danger. Fuyez, je répète fuyez ! 

C’est ce que répète votre pauvre petit cerveau tandis que des regards lubriques ou/et  étonnés se posent sur votre chaste personne. On vous admire : avoir le courage de se conserver aussi longtemps…  On vous dénigre : au 21é siècle, rester vierge jusqu’au mariage relève de l’antiféminisme. 
Pause.  

Moment coup de gueule :
C’est aberrant de voir que la plupart des commentaires négatifs au sujet de la virginité tardive viennent de femmes qui invoquent le 21ème siècle et le droit à ne pas attendre le mariage pour s’envoyer en l’air. Dîtes moi si je me trompe mais, n’est-ce pas penser de manière rétrograde que d’affirmer que toute personne vierge le reste pour se marier ? Ce qui peut être le cas et je le respecte, mais de là à en faire une généralité et ne penser qu’il n’y a que cette unique réponse, il ne faut pas pousser mémé dans les orties (ni la vierge devant la mairie). Pourquoi l’explication de la décadence masculine, des princes charmants inexistant avec lesquels on nous a bourré le mou, d’une possible  peur des hommes, ne vient-elle pas à l’esprit étriqué de ces soit disant défenseurs de la féminité moderne ? Que se soit des femmes qui amènent de telles âneries sur le tapis de souris, j’en reste coite (et non pas coït, comme vous pouvez l’imaginer).  

Ce jeu de mots beckettien clôturera donc mon article pour aujourd’hui. Mais n’ayez crainte, vous, friands d’idées fausses à démonter, car il y en a tant que je peux vous garantir que vous en reverrez trainer dans le coin.  

En attendant  que tout ces clichés soient jetés sur la place « des Clichay » par un certain humoriste , je vous souhaite de manger des beignets de mardi gras, seul(e)s ou accompagné(e)s .

Virginia 2.0