lundi 23 septembre 2013

Du neuf avec du vieux

Parce qu'au départ cet article date de début août mais que, comme à mon habitude, je me suis laissée dépasser par le temps, ce fourbe qui ne prévient pas quand un mois se termine. Et me voilà en master, à me tromper de salle dans un nouveau bâtiment alors qu'il m'a fallut trois années pour appréhender l'ancien. C'est donc entre deux crises de nerf (pour cause de défaillance de mon sens de l'orientation légendaire et du réseau internet dans ma chambre universitaire), quelques livres et avec un rhume carabiné, que je vous écrit. 
Passons pour l'instant les affres d'une nouvelle vie estudiantine qui m'effraie un peu (mais nous y reviendrons et en couleur ;) ), le meilleur moyen que j'ai trouvé pour échapper à mes petites angoisses ce sont ... les films! (empruntés en masse à la médiathèque du coin) 
Vous en avez quelques uns à me conseiller? Je suis friande d'action, de fantasy, de western, de comédie, de théâtre, de one-man show, mais aussi et surtout... de comédie romantique. Et dire que je connais la plupart des films où l'amour règne en maître est un euphémisme.

Est-ce que c’est le fait d’être célibataire qui me rend aussi peu conciliante avec les films sentimentaux ? Pourquoi est-ce que je ne me sent jamais vraiment satisfaite des fins lorsqu'elles concernent les couples au cinéma ou à la télé ?
Si le couple est réuni, je trouve cela touchant, bien que le plus souvent remâché, mais au combien je crie vengeance si le film se termine par la séparation des deux amoureux ! Sans revenir sur un pied littéraire en ramenant Roméo et Juliette sur le devant de la scène du web, j’oserais vous parler de quelques dessins animés ou films populaires et girly. Prenons par exemple Arthur et les minimoys : pourquoi, bon dieu de bon sang de bois, Arthur et Selenia ne finissent-ils pas ensemble ? Prôner un équilibre planétaire et écologique mêlant le monde humain au macrocosme et microcosme, ok, belle portée écologique. Mais doit-on pour cela garder un couple séparé? L’amour plus fort que tout ? Quand j’entends certain(e)s ami(e)s me soutenir qu’ils (elles) ne réussiraient pas les relations longues distances, j’imagine avec un peu de recul les relations que peuvent avoir une lilliputienne de 1000 ans et un garçon de 10 ans dépassant les 1 mètre. L’amour plus fort que le monde ? C’est ce que semble sous-entendre le film Upside down qui défit les lois de la pesanteur dans un univers fantastique. L’amour plus fort que la mort ? Comme ces Twilight et autres Âmes vagabondes ? Pitié. Dire haut et fort que les disney montraient une figure du couple trop «charmante» occupe tellement certaines pseudo-«féministes» qu'elles passent sous silence l’influence du romantisme dans les films actuels. 


Pour quelles raisons me sentirais-je aussi frustrée si je n’avais pas été endoctrinée par 21 années de fleur bleu et mélodrames amoureux sur toutes les chaines ? 



Aussi, pourquoi est-ce que les schémas récurrents m'énervent-ils? Quand je refais les mêmes choses, quand on me redit les mêmes phrases, quand je vois des fins de films qui se rejouent, cela m’ennuie. J'ai tout perdu avec mon ordi, notamment mes écrits. Et tout refaire, remettre en place les mêmes phrases, les mêmes idées, savoir à l'avance ce qu'on écrit en le voyant dans notre esprit tel qu'il était avant, revoir le passé en pensant au futur... J'ai horreur de ça. Cela m'énerve de voir ce que j'avais, ce que j'ai déjà fait et doit pourtant refaire malgré moi. 
Alors quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi le fait de redire certaines phrases, refaire certains gestes, avoir le cœur qui bat comme avant, cela ne m'ennuie pas? Au contraire cela me transforme en une gamine surexcitée

Les histoires amoureuses, c'est toujours un peu la même chose pour soi, il n'y a que le partenaire qui change. Mais en nous, les tremblements, l'excitation, la frustration, le sentiment d'être heureux et malheureux tout à la fois, c'est quelque chose qui revient à chaque histoire. Je n'aime pas faire deux fois la même chose. Alors pourquoi ce genre de fait ne m’énerve pas, comme lorsque je dois réécrire des phrases que je connais déjà? Il s'agit de texte connu dans les deux cas. De mots que l'on ressasse au fond de soi.
Les bien pensants, les amoureux vrai de vrai, diront qu'il n'existe pas une personne qui ai vécut deux fois la même histoire d'amour, que cela dépend des gens avec qui l'on est et de ce que l'on devient en leur présence. Je suis d'accord. Je suis le premier défendeur de cette idée. Mais j'ai comme une impression de déjà vu quand les papillons me prennent au ventre en face d'un jeune homme qui ne me laisse pas indifférente. C'est dingue de se rendre compte qu'on est comme tout le monde. Je ne m'en remet jamais, c'est idiot. Voir que la jalousie est universelle et qu'un sms me fait régresser à l'âge de 12 ans me surprend, n'en déplaise à certain qui côtoient ces états depuis plus longtemps que moi. 
Et lorsque je me retransforme en gamine, que je sourie de façon idiote et rentre dans un délirium aigu, une partie de ma conscience, celle qui fait attention à ce que pense Jean Toutlemonde, me dit de rester calme et d'être plus adulte. D’arrêter de rêver. De faire comme le reste des fourmis ...

Mais où va le monde, quand un pompier se voit ôter la vie par une personne qu'il venait sauver ? Quand des rixes se déroulent juste en bas de chez nous, à coup de battes et de tuyaux? Quand je sors devrais-je avoir peur de respirer et de gêner quelqu'un au risque de me faire lyncher?
On se demande souvent pourquoi je n'aime pas être attachée à la réalité, quand je me réfugie dans les rêves, les films, la rigolade et tout ce qui est futile. Pourquoi faire des efforts pour s'ancrer dans un monde qui rejette la différence et qui juge son prochain comme un ennemi? Garder les yeux ouverts pour voir la cruauté du monde, à la rigueur ok, je ne suis pas inconsciente de se qu'il se passe autour de moi, mais je ne pousserais pas le masochisme au point d'écouter les informations me répéter que je suis en danger à longueur de journée. 
Je ne suis pas une enfant, je ne suis pas une adulte, je suis un truc au milieu, une hybride qui voudrais qu'on la laisse râler contre la société si elle en a envie et rêver au prince charmant si elle en a besoin. Une mutante qui voudrais parfois couper la télé et se blottir dans les bras de quelqu'un pour oublier.


Virginia 2.0